L'Œil du Diable !

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L'Œil du Diable !

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Il existe, sur le territoire de la commune de Vêzé en Ardèche, un lac qui se distingue des autres plans d'eau de la région. De forme circulaire et de petite taille, le diamètre de sa circonférence ne dépasse pas cinquante mètres, il possède une caractéristique exceptionnelle qu'il est seul à avoir en France et sans doute au monde. En son centre, un véritable puits sans fond de cinq à six mètres de rayon plonge, dit-on, jusqu'aux entrailles de la Terre. Aucune route n'ayant été tracée pour mener à lui à travers le massif montagneux et la forêt domaniale, pour atteindre ce site, il faut accepter de faire une longue marche par des chemins escarpés. Ce qui n'empêche pas chaque année en période estivale que de nombreux randonneurs bravent les difficultés pendant plus de trois heures dans des conditions de pénibilité assez rares dans le but de découvrir ou redécouvrir l'endroit.

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Cerné par une végétation dense et de grosses roches de micaschiste et de granit, ce plan d'eau, engoncé au creux d'une vallée sauvage, est appelé L'ŒIL du Diable. En escaladant la paroi rocheuse qui s'élève presque à pic sur l'un de ses côtés, on comprend l'origine de ce nom quand on le contemple dans son intégralité d'une position en surplomb. Apparaît alors, aux yeux éblouis de l'observateur, en son milieu, une pupille sombre dessinée par ledit puits qui semble absorber toute lumière, cerclée d'un iris jaune ambré qui doit sa couleur au fond tapissé de pierres volcaniques.

Il n'est pas conseillé de s'y baigner, bien que la chaleur étouffante en été et le manque d'air qui règnent en ces lieux puissent inciter le randonneur à le faire. Y plongée les pieds, pour les délasser et les rafraîchir, passe, se plonger dans l'eau et nager en s'éloignant du bord est dangereux. On ne compte plus les inconscients qui, de tout temps, se sont noyés et dont le corps n'a jamais été retrouvé, comme s'il avait été aspiré par le tourbillon perpétuel qui agite le centre de la surface liquide.

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Pour avoir parcouru ce plan d'eau sur d'un canot gonflable en compagnie d'un ami, je peux témoigner avoir eu la peur de ma vie lorsque subitement notre frêle esquif a été pris d'un étrange tremblement au moment où nous nous sommes approchés de ce vortex. Je me souviens avoir vu mon camarade saisi de panique le temps d'un instant. Je l'ai deviné dans son regard. Cependant que, moi-même, il me le dit plus tard,jedevenais livide.

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