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· La boîte à secrets
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· Bon appétit !
bonjour,
je te remercie doublement de ton aide. non seulement tu as donné ton appréciation, mais tu m'as mo
Par Paule Di Grézia, le 13.01.2013
salut leeloochatana. merci de tes visites.http:/ /drkaroloth.ce nterblog.net
Par drkaroloth, le 12.01.2013
un,deux,trois. ....... du soleil à la lune on s'endort en mélisse...... ... une journée un, deux, trois.......
Par leeloochatana, le 11.01.2013
"qu'allons nous faire que nous n'aurons pas à regretter ?" : fulgurant.http ://babayaga.ce nterblog.net
Par babayaga, le 05.01.2013
peur de la nuit ? non m, mais je pense qu'une situation comme celle que je décris serait terrifiante.ht tp://d
Par drkaroloth, le 19.12.2012
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Date de création : 19.04.2011
Dernière mise à jour :
10.01.2020
772 articles
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La Mort
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Approche vieil homme !
Prends appui sur ta canne de ta main tremblante
Et traîne ta branlante carcasse jusqu’à moi,
Car j’ai à te révéler une chose !
Écoute, arrive l’heure à laquelle
La mort va te faire son dernier croche-patte.
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Tu la connais déjà cette Dame porteuse de voiles noirs
Dont l’outil à longue lame fauche sans retenue.
Souvent, elle a toqué à la porte de tes voisins
Pour te voler un ami,
Emporter une femme ou un enfant.
Plusieurs fois aussi, elle est venue dans ta maison
Et comme dans ton village
Personne n’est plus âgé que toi,
Elle y a pris tout ce qui y était à prendre,
Tout ce qui était animé par la vie
Et qui avait un prix pour toi.
Des êtres sur qui tu as pleuré alors… parfois.
Combien de trous as-tu creusés dans la terre de ton jardin ?
Combien de cadavres décrépis y reposent à présent ?
Vestiges de chiens, de chats, de fœtus de toutes sortes.
Combien de corbillards as-tu suivis d’un pas lent
En baissant la tête pour qu’on ne remarque pas ton œil sec ?
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Oh, oui, tu la connais, la Funeste amoureuse !
Souviens-toi de ce jour où, tremblant de fièvre,
Tu la vis apparaître et tirer sur ton drap.
Souviens-toi également de cet autre où,
Errant dans le pays en guerre,
Un ennemi qu’elle avait mis sur ta route
Te mit en joue à dix mètres,
Puis eut pitié et te fit grâce
En entendant tes prières,
En voyant ta peur et tes larmes,
Juste avant que tu ne pointes ton arme vers lui
Et le tue en retour pour son merci.
Souviens-toi aussi de cet instant
Puisé dans l’immensité des étés
Où, enfant, l’eau de la rivière s’était refermée sur toi
Comme sa main noire et puissante.
N’est-ce pas celui qui t’a sauvé ce jour
Que tu livras aux tortionnaires
Quand le temps gris de la mort en arme fut venu ?
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À combien de bals, celle qui répond à mille noms
T’a-t-elle convié d’un signe de main,
D’un sourire entendu et décharné,
D’un regard profond de nuit exempt de lueurs,
Sans que tu daignes répondre à son invite ?
Combien de rendez-vous manqués aura-t-il fallu
Pour qu’enfin tu sois à l’heure ?
Même si tu ne peux t’en empêcher en m’écoutant,
Ne tremble pas, vieillard.
Tu l’as bien servie.
De nombreuses fois, tu as été son bras,
Pour t’en remercier, c’est donc dans ton lit
Comme un bien portant qu’elle viendra te prendre,
Alors que tu dormiras.
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D.R.K
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alcaladessinsflamencos.centerblog.net
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Bon appétit !
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Hum, les pâtées, les rôts, les saucisses,
Les darnes de thon et les écrevisses ;
Le bourguignon nageant dans sa sauce,
Les saucissons, le jambon à l’os !
Hum, les plats de là-bas, la paëlla,
Le couscous, les délicieuses pizzas ;
Le colombo, le curry des îles,
Les moules marinières, les frites à l’huile !
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Hum, le roquefort. Hum, le camembert,
Les fromages et les crus de notre terre !
Un peu de brie, un verre de Bordeaux,
C’est meilleur que le pain sec à l’eau !
Hum, les yaourts ! Hum, les petits suisses,
Avec du sucre, ils deviennent délices.
Hum, la crème fraîche et le fromage blanc ;
Cuillère léchée est péché gourmant !
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Hum, les bons choux tout gonflés de crème,
Les gâteaux à la saveur suprême ;
Nappage doré au goût d'abricot,
Tarte qui enivre plus que le pavot.
Hum, les boules de glaces sous la chantilly,
Les biscuits, la macédoine de fruits,
La nougatine au goût délicat,
Les coulis et le roi chocolat !
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Hum, la bonne chère à l’heure du midi,
Le ventre repu entouré d’amis !
Mais les briques sauce caillou,
Comme repas, c’est pas ça ;
Ça tombe dans les genoux,
Ça pèse sur l’estomac.
Les plates galettes d’argile,
Même rehaussées de beurre,
Ça vous rend tout fragile
Et ça tue avant l’heure.
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D.R.K
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Ton ennemi
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Ô toi qui viens de tuer ton ennemi,
Empresse-toi de t’en inventer un autre
Pour donner un sens à ta vie,
Car la joie que te procure ton acte est éphémère,
Et alors, de quoi te réjouiras-tu,
Lorsque les jours auront passé ?
De quelle haine nourriras-tu ton âme ?
Vite ! Vite ! Découvre-toi un autre homme à détester,
Un qui n’aimera pas la façon dont tu pilles son champ,
Celui de ses amis,
Un qui sera différent,
De qui tu n’apprécieras pas l’attitude,
Dont tu pointeras les défauts,
Dont tu condamneras les gestes,
L’apparence, le port de cheveux, la taille de barbe !
Ô toi qui as mis à bas celui que toisait ton œil noir,
À présent que ta vengeance l’a terrassé,
Monte la voix, haut dans le soir
Et crie son nom !
Ainsi tous ceux qui seraient tentés de te maudire,
De te repousser à défaut de te nuire,
Sauront quel sort sera le leur
S’ils aboient trop fort.
Si donc ton cœur ne sait battre qu’au son du tonnerre,
Pioche parmi la foule de ceux qui t’ignorent,
Eprouvent envers ton être un mince ressentiment,
Et choisis le plus laid ! Le bossu ! Le borgne !
Ou laisse au hasard le soin d’en sortir un du nombre
Et fais de celui-ci ton nouvel adversaire !
Dépêche-toi ! Avant qu’à force d’hésitation
Et à ton immense déception,
Tu en viennes à le connaître.
Quelle folie ce serait s’il devenait ton ami !
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D.R.K
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?
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Ton fils
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Voici que l’heure de transmettre ton savoir est venue.
Appelle ton fils ! Il joue dans la rue.
À présent qu’il est dans ta cour,
Fais-le venir près de toi,
Et alors que son attention te sera toute acquise,
Explique-lui en quoi consistera son héritage.
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Comme tous les pères, tu connais les travers du monde,
Les secrets rouages qui en font un lieu redoutable,
N’aie donc pas de retenues
Et révèles-en, pour lui, toute la cruauté,
Afin qu’à ton image, ton fils perpétue la guerre,
Celle que commença l’aïeul de ton père
Lorsque ses voisins vinrent dans son village
Et repartirent en emportant un sac de fourrage.
« — Par Dieu ! Pour chaque grain, une vie ! »
Avait-il promis, et tout son peuple avait applaudi.
Depuis, chacun de sa descendance
A à cœur d’assouvir sa vengeance.
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Maintenant que ton temps approche de sa fin,
C’est à ton fils que revient l’honneur de recevoir ce legs.
Plonge donc sans retenue dans le cœur de ton petit garçon
Et insuffle en lui le souffle de la colère et celui de la haine !
Vante-lui les héros,
Les martyrs vénérés que la mort a emportés !
Désigne-lui qui sont les rivaux qu’il se devra d’affronter,
Ceux-là mêmes qu’un autre Dieu mauvais a mis sur la terre
Dans l’intention de nuire à ton peuple.
Parle-lui de ton Dieu vengeur !
Celui qui se repait de terreur
Et qui a su dresser en toi tant de forteresses !
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Lorsqu’il aura fait siennes tes idées,
Celles léguées par tes aînés,
Et que la bienséance interdit de remettre en cause,
La vérité prenant toujours sa source dans le lointain,
Alors, ton fils sera prêt.
Dès lors, complète son apprentissage de combattant !
Déjà, depuis qu’il est petit enfant,
Tu lui enseignes à lancer son poing,
À tendre son pied vers l’avant,
À frapper comme le bélier,
À faire de ses bras des serpents
Qui étouffent comme un étau puissant.
Toutes les ruses de la lutte et du corps à corps,
Tu lui as inculquées.
Il est fort, courageux et ne craint pas la mort.
Aussi, il est temps !
Apprends-lui à aiguiser les lames d’acier,
Celle de son couteau, de son glaive, de sa machette !
Montre-lui le maniement des autres armes,
Le geste perforant qui droit au cœur guide la baïonnette,
De quelle façon l’œil trace la ligne de mire du fusil,
Comment se calcule la courbe de l’obus du mortier !
Transforme-le en un érudit des choses de la bataille,
Du guet et de l’embuscade !
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Ainsi tu seras libéré de la promesse faite à ton père
Qui te commandait de faire don de tes heures, de ta chair.
Ainsi tu pourras plonger ton regard apaisé dans l’eau de l’étang
Quand n’en remonteront pas les preuves de ton ancienne infamie.
Ainsi tu pourras prendre plaisir à contempler l’horizon le soir tombant
Lorsque n’y danseront pas les ombres accusatrices de tes souvenirs.
Ainsi, tu pourras te retirer dans ta maison et dormir en paix
Les nuits où les fantômes de tes crimes t’en laisseront le loisir.
Ainsi, tu pourras pleurer dans la solitude de ton esprit
En priant ton Dieu sourd de préserver ton petit,
Des dangers qui conduisent à gonfler les torrents de sang
Qui font la fortune de tes amis marchands.
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D.R.K
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Nicolas Lizier
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Ricochets
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Ton amour est une pierre
A la forme d'un galet plat
Tu le lances dessus la mer
Il ricoche autant de fois
Qu'il y a de gars sur terre
Qui posent un regard sur toi
Puis il s'élève dans les airs
Jusqu'à la prochaine fois
Mais un jour par quel mystère
Il ne rebondira pas
Un garçon de belles manières
Pour toi ouvrira les bras
Ton amour aura un frère
Qui ne dépareillera pas
Et c'est pour la vie entière
Qu'il marchera dans ton pas
Jouant au papa sévère
Du bel enfant qui naîtra
Répondant à la prière
Que tu fis cette journée là
Où devenue femme entière
Tu jetas ce galet plat
Par-delà la grande rivière
De l'enfance aux blancs éclats
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D.R.K
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Les chiens rouges
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Les chiens rouges courent au milieu de la plaine
Dans l’herbe grasse et verdoyante du printemps.
Ils jouent.
Ils jouent comme des enfants,
Remplaçant les rires par de joyeux aboiements.
Ils sont dix à bondir dans le vent
Mordillant au passage l’extrémité d’une patte
La peau d’une gorge écarlate.
Las, enfin, ils se couchent dans le trèfle
Et dévoilent dans un sourire étrange
La chair sombre d’une langue aux reflets de violettes
Sertie de longs crocs lactescents.
Puis ils s’écroulent sur le flanc et rêvent
En laissant voguer leur regard jaune dans l’air du temps.
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Les chiens rouges ne sont pas méchants
Et c’est bien malgré eux que leur gueule se remplit de sang
Quand l’heure de la lune vient réveillant la faim.
Ils courent.
Ils courent comme des vampires terrifiants,
Remplaçant les cris par de furtifs jappements.
Ils sont dix à s’élancer dans la nuit.
Devant eux, quelque chose se meut et fuit.
Ils courent les crocs en avant,
Prêts à mordre tout ce qui a peur et a goût de sang,
Prêts à dévorer tout cœur encore palpitant.
Puis, repus, la peau du ventre distendu,
Ils disparaissent dans un sous-bois
En file indienne, à petits pas.
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D.R.K
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J’étais
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J’étais un enfant
Dans un courant d’huile portant
J’étais une sève renaissante
Un jeune chêne qui se secoue
Et partout en moi, la vie s’étirait
Comme un matin de paix
J’étais de rires, d’étonnements
Un feuillage bruissant
J’étais le doux vent d’un printemps
Une lumière qui pénètre le temps
Et partout autour, les couleurs dansaient
Était-ce un bal ?
Non, c’était la vie qui jouait
.
J’étais une bouche ouverte muette
Un cri endormi, étouffé par la nuit
J’étais mille peurs
Mille soupirs, mille pleurs
Et l’on eût voulu faire de moi un tueur !
Je n’ai jamais su jouer au loup
Pas même en amateur
J’étais un pleutre donc
Un courageux à la queue de la meute
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J’étais un solitaire
Un ermite à culottes courtes
Meurtri déjà comme un chien que l’on bat
Un qui ne croyait pas à la sureté de son pas
Un qui marchait en regardant le bas
À quoi bon ! Ce brouhaha, ce fourmillement, cette effervescence !
Non, ce n’était pas la vie, tout ça
.
J’étais un roseau ployant la tête vers l’eau
J’étais un agneau prêt à fuir le troupeau
J’étais un enfant
Dans un courant d’huile portant
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DRK
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Flocons blancs
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Je vous parle de ces gens
Aimés pendant un temps
Qui sont partis pourtant
Poussés par les courants
Comme de frêles flocons blancs
Qu’emporterait le vent
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Le vent de la vie folle
Où la jeunesse s’étiole
En jeux et cabrioles
Sans voir la nécropole
Les jours couleur pétrole
Les mères que l’on console
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Ces gens loin des paillettes
Qu’on pleure et qu’on regrette
Les matins de défaite
En habit de squelette
Reposent dans une cachette
Sous des pieds de violettes
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Et nos vies continuent
Nos vies de « m’as-tu vu »
De bons vivants ventrus
Puis le temps révolu
S’effacent les aperçus
De ces amis perdus
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D.R.K
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Décembre
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Ensemble, descendre les chemins de décembre
Sa rivière glacée, ses champs neige sur cendre
Jusqu’au pays de l’hiver sous ciel d’ambre
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Avancer dans la nuit d’un pas peureux
Dans la tourmente des tourbillons venteux
Vers l’ombre projetée du solstice des vœux
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Comme la lumière s’étire et se fait belle
Enjamber ce pas sur une ritournelle
Car trois jours encore et voici Noël
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D.R.K
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Salamandre
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Je le sens en moi. C’est sûr, il est à l’étroit, alors il trépigne et fait craquer ses doigts. Maintenu captif derrière le miroir de mes pupilles, il regarde au travers d’elles et ne comprend pas ce qu’il voit. Il doute de la réalité des choses. Il m’habite, me parle, me raisonne, me dit que le monde n’est pas ainsi, que je vis dans un mirage, que la pierre et le fer ne sont pas faits pour être unis, que c’est un mariage contre nature. Il me dit que les choses qui sont profondément enfouies dans la terre sont faites pour y demeurer, que les matières qu’on en extrait sont les peaux mortes des Anciens Mondes, qu’elles distillent un poison lent à se répandre, mais puissant.
Il me dit également que je vis dans un monde chimérique rempli de démons. Il me les montre parfois lorsque nous en croisons un. Moi, je ne vois que des hommes ou des femmes, mais s’il m’arrive de croiser le regard de l’un d’eux, j’ignore pourquoi un imperceptible tremblement se saisit de ma main.
Il me dit aussi que ces monstruosités de métal qui vont d’un point à un autre n’ont d’autres utilités que celles d’écraser le temps, de réduire les êtres qu’elles transportent à l’état d’esclavage, de gonfler démesurément l’égo et d’insuffler le goût de la paresse vile, de distendre les liens qui autrefois faisaient des hommes des voisins alors qu’ils ne se reconnaissent plus, qu’ils sont des étrangers les uns pour les autres, qu’ils ont oublié le sens du salut.
C’est lui qui me contraint à ne plus aller qu’à pied. Chaque fois que je prends le volant, il m’insulte et vocifère, me traite de limace, de pied cassé. « Pied cassé » n’est pas une expression qui paraît outrée aux gens de notre époque, mais pour lui, elle est la pire injure qu’il puisse lancer. Je lui obéis, mais pas toujours. Par exemple, je ne l’écoute pas lorsqu’il exige de moi que je me passe de vêtements. Je ne suis pas fou, je sais très bien ce qu’il adviendrait si je me pliais à toutes ces exigences. Je pense qu’il comprend mon point de vue, car généralement, il n’insiste pas sur certains points précis.
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S’il est pourtant vrai qu’avec les années son influence sur mes actes se fait croissante, de temps à autre, les rôles s’inversent. C’est moi qui vois avec ses yeux. Dans ces moments, tout devient différent. J’ai beau m’être habitué, ces villes gigantesques, l’enchevêtrement de leurs rues aux senteurs de goudron, la monstruosité de leurs immeubles dressés vers le ciel, la multitude quasi infinie des automobiles qui s’y pressent chaque jour, ont quelque chose d’incongru, d’irréel, comme des notes qui sonnent faux dans une mélodie.
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Je l’écoute d’une oreille distraite quelques fois, avachi en face de mon téléviseur alors que défilent devant mes yeux des images sans sens. À certaines heures, sur mon écran je découvre des gens à la joie si exubérante qu’elle donne envie de vomir, à lui comme à moi. Dans un état proche de l’hystérie absolue, ces gens hurlent et bondissent au milieu d’un décor de carton-pâte pour un motif si dérisoire que j’en viens à me demander si vraiment eux et moi sommes issus d’un même moule. Évidemment, lui déteste la télévision. Tout ce qu’il y voit le dégoûte et son impuissance à agir sur les choses le révolte. Ses colères sont terribles dans ces instants et c’est moi qui en subis les conséquences. Je l’entends cracher à l’intérieur de mon crâne. J’imagine ses glaires dégouliner entre les circonvolutions de mon cerveau, s’étirer en longs filaments au milieu de sa substance blanche. Je ne m’étonne plus de mes migraines à répétition.
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