Zig ! Bang ! Boum !

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Zig ! Bang ! Boum !

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« — Bah ! Entrez, dit leur mère, ne soyez pas timides. Je vous présente Nicolas, c’est un ami de Maman. Il est très gentil, vous verrez. »

Gentil ? Nul doute qu’après ce qui s’était passé sur le canapé, elle devait me trouver bien des qualités, mais : « gentil », je ne sais pas trop, surtout envers des enfants, êtres mystérieux et intimidants par excellence que je n’avais plus fréquentés depuis que j’avais moi-même quitté l’enfance.

Jeannie fit les présentations. Marie, sept ans, Morgane, huit ans et Grégory, onze ans. Les filles vinrent à moi et tendirent la joue. Je les embrassai toutes les deux en masquant ma timidité. Puis ce fut au tour du garçon de s’approcher, mais au lieu de quémander un bisou comme ses sœurs, il me tendit la main comme l’aurait fait un homme, en me regardant droit dans les yeux. Je lui pris la main en affichant une grimace souriante puis en m’adressant à la mère, je déclarais qu’il était temps que je rentre. Jeannie me regarda.

« — Ah bon ! Tu ne manges pas avec nous ? Mais si ! Reste ! Je vais préparer quelque chose vite fait et après je te raccompagnerai en voiture. Tu ne vas pas partir sous la pluie tout de même. En plus, tu ne connais pas le quartier, tu risques de te perdre. Bon ! Et puis, traîner à pied dans la cité pour quelqu’un qui ne l’habite pas n’est peut-être pas très prudent. On ne sait jamais.

— Non, je vais remonter la rue par laquelle nous sommes arrivés. J’ai vu qu’il y avait des arrêts d’autobus sur la petite place au bout.

— Ne sois pas bête, tu restes ! Les enfants, je vous appellerais. »

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Je me retrouvais bientôt seul avec Jeannie dans la cuisine, les enfants avaient disparu dans leurs chambres. Elle avait sorti de son congélateur cinq steaks hachés qu’elle faisait cuire dans une poêle cependant que dans une grande casserole de l’eau commençait à frémir. La viande était grasse et rendait un jus épais qui crépitait sous l’action de la chaleur en laissant échapper une forte odeur. Je m’étais installé à la table de cuisine et j’observais. Je ne me souvenais pas avoir assisté à la préparation d’un repas, si modeste qu'il fût. Toute cette matinée me semblait irréelle. J'étais entré dans une histoire assez ahurissante et dans le silence qui s’était installé, je me demandais quel chemin elle allait m’amener à prendre.

« — Quoi ? me dit Jeannie.

— Quoi ? je dis à mon tour.

— Bah, tu ne dis rien.

— Toi non plus. »

Elle sourit.

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